Dr Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée
Les benzodiazépines constituent les traitements historiques de l’insomnie. Dans les années 60, elles étaient présentées comme des traitements faciles, confortables et efficaces. La mise en évidence des effets d’accoutumance et de dépendance et, plus récemment, la perte de leurs effets objectifs chez l’insomniaque au bout d’un mois de traitement, ont remis en cause leur intérêt dans l’insomnie pour des traitements au long cours.
Les produits « Z », zopiclone, zolpidem, ont représenté un progrès certain vis-à-vis des molécules plus anciennes mais avec cependant les mêmes limitations. Les antidépresseurs sédatifs, à faible dose, qui n’entraînent pas d’accoutumance, ont un intérêt dans les insomnies de milieu et fin de nuit. Enfin, comme le souligne C. Morin*, les thérapies comportementales et cognitives sont sous-utilisées. Elles sont plus efficaces à long terme dans l’insomnie chronique et il y a un intérêt à les associer à la prise en charge médicamenteuse qui est plus efficace, et rapidement apaisante, en début de traitement. Il est donc essentiel lors de la prescription médicamenteuse initiale de donner une date de fin, cela facilite grandement le sevrage nécessaire pour la suite.
*Chronic insomnia, Charles M Morin, Ruth Benca : www.thelancet.com Published online January 20, 2012 DOI:10.1016/S0140-6736(11)60750-2
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