Le Pr Léger (AP-HP, Paris) et le Dr Gronfier (Inserm, Bron) ont coordonné un groupe d’experts pour la réalisation d’un consensus SFRMS « Chronobiologie et Sommeil ». Cette démarche est née d’une observation de manques de référentiels français dans le diagnostic et la prise en charge du patient. Une première proposition du consensus a été présentée à l’occasion du Congrès du Sommeil® de 2017. La version finale du consensus a été co-publiée dans la Presse Médicale.
Les experts qui ont composé ce groupe de consensus SFRMS sont : P. Bourgin (Strasbourg), B. Claustrat (Lyon), F. Duforez (Paris), Y. Esquirol (Toulouse), C. Gronfier (Bron), U. Kilic-Huck (Strasbourg), D. Léger (Paris), A. Metlaine (Paris), E. Mullens (Castres), MA. Quera-Salva (Paris), E. Ruppert (Strasbourg), C. Schroeder (Strasbourg), J. Taillard (Bordeaux).
Les membres SFRMS à jour de leur cotisation de l’année en cours peuvent accéder à ces consensus en se connectant avec leur code personnel sur la plateforme em-consult. Vous n’avez pas vos codes ? Consultez la FAQ
Physiologie de l’horloge biologique
Auteurs : Damien Léger, Arnaud Metlaine, Claude Gronfier et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
L’horloge biologique circadienne a une activité rythmique endogène indépendante de l’environnement. Elle est aussi synchronisée sur le rythme des 24heures et influencée par la lumière. L’horloge centrale est située au niveau des noyaux supra-chiasmatiques de l’hypothalamus. Une multitude d’horloges périphériques, situées dans presque tous les tissus de l’organisme.
◊ Se connecter pour lire l’article
Diagnostic et comorbidités des troubles rythme veille-sommeil
Auteurs : Elisabeth Ruppert, Ulker Kilic-Huck, et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
Les troubles du rythme circadien veille-sommeil ou TRCVS résultent d’une perturbation de l’horloge endogène (TRCVS intrinsèques) ou d’un défaut d’alignement entre l’horloge endogène et un environnement extérieur imposé (TRCVS extrinsèques). Parmi les TRCVS intrinsèques on distingue le syndrome de retard de phase, le syndrome d’avance de phase, les rythmes veille-sommeil irréguliers et les rythmes différents de 24heures. Les TRCVS extrinsèques comprennent la désadaptation au travail en horaires décalés ou de nuit, le trouble lié au décalage horaire et le trouble du rythme circadien veille-sommeil non spécifié. Les prévalences exactes des différents TRCVS ne sont pas connues. Certains TRCVS sont particulièrement fréquents, comme le syndrome de retard de phase chez l’adolescent. De manière générale, les TRCVS sont probablement sous diagnostiqués.
Les TRCVS entraînent une insomnie et/ou une somnolence diurne excessive. Il est important d’évoquer une perturbation de l’horloge biologique devant toute plainte d’insomnie et de somnolence. Par ailleurs, les TRCVS peuvent être intriqués aux autres troubles du sommeil. Ainsi, il est primordial de ne pas négliger la composante TRCVS dans la démarche diagnostique et thérapeutique de ces comorbidités.
Les TRCVS causent une souffrance cliniquement significative avec des répercussions mentales, physiques ou socioprofessionnelles. Ces troubles sont très fréquemment associés à des comorbidités dont les mieux décrites sont les troubles neurodéveloppementaux, psychiatriques et neurodégénératifs. Concernant les comorbidités neurodéveloppementales, une approche thérapeutique chronobiologique est complémentaire de la prise en charge usuelle. Elle permet de limiter l’impact significatif des TRCVS sur la qualité de vie, le fonctionnement diurne, les interactions sociales et les difficultés neurocognitives de l’enfant. En pathologie psychiatrique, les troubles du sommeil et des rythmes circadiens veille-sommeil représentent un facteur de vulnérabilité, de risque suicidaire, de rechute et de pharmacorésistance. Il est donc important de savoir rechercher un TRCVS associé à une comorbidité psychiatrique. Une approche chronobiologique visant à mieux entraîner le rythme veille-sommeil est complémentaire au traitement habituel. Les troubles du sommeil et des rythmes veille-sommeil peuvent être un signe préclinique en cas de maladie d’Alzheimer ou de maladie de Parkinson. Chez la personne âgée un trouble neurodégénératif débutant peut être associé à un TRCVS exprimé par une plainte de somnolence diurne, de réveils nocturnes et/ou d’irrégularité des rythmes veille-sommeil. Les patients atteints de maladie neurodégénérative sont particulièrement vulnérables à avoir un TRCVS et différentes données suggèrent qu’ils participent à la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer. Même s’il est évident que le traitement des TRCVS associés aux maladies neurodégénératives fait partie de l’arsenal thérapeutique, il reste incertain à quel point ce traitement peut impacter l’évolution de la maladie sous-jacente.
◊ Se connecter pour lire l’article
Les outils validés pour le diagnostic des troubles du rythme circadien veille-sommeil (TRCVS) chez les adultes et enfants
Auteurs : Jacques Taillard, Eric Mullens, et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
Les troubles du rythme circadien veille-sommeil se caractérisent soit par des horaires de sommeil qui ne correspondent pas aux horaires classiques imposés généralement par le cycle lumière/obscurité et par les activités socioprofessionnelles soit alors par un nombre inhabituel d’épisodes de sommeil dans les 24h. Ces deux anomalies du cycle veille/sommeil sont provoquées par une altération du système circadien ou de ses mécanismes d’entraînement. Le clinicien dispose de différents outils qui permettront de confirmer le diagnostic des troubles du rythme circadien veille-sommeil (TRCVS).
Ces outils de diagnostics déterminent l’altération du système circadien en estimant généralement la phase circadienne ou bien alors confirment le mauvais alignement du sommeil par rapport à l’environnement extérieur.
Le but de ce travail est de fournir au clinicien les différents outils recommandés ou suggérés (optionnels) pour permettre le diagnostic de chaque trouble du rythme circadien veille-sommeil.
Ces recommandations ont été élaborées en s’appuyant sur le consensus d’experts SFRMS basé plus sur leur pratique en clinique plus que sur une étude bibliographique permettant de mettre en évidence des niveaux de preuve.
◊ Se connecter pour lire l’article
Le traitement par la lumière des troubles circadiens du rythme veille-sommeil
Auteurs : Damien Léger, François Duforez, Claude Gronfier et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
La photothérapie est un traitement des troubles circadiens veille-sommeil dont les bases physiologiques reposent sur de très nombreux travaux scientifiques concordants.
Son efficacité est liée à des critères précis d’intensité, de durée, de moment d’exposition, et de longueur d’onde.
La photothérapie est potentiellement indiquée dans les syndromes d’avance et de retard de phase, les rythmes différents de 24heures (non 24), le travail posté-de nuit, le décalage horaire (jet-lag).
Compte tenu de son mode d’action, la photothérapie peut être déconseillée chez les patients présentant certaines pathologies rétiniennes, et l’avis de l’ophtalmologue est recommandé.
◊ Se connecter pour lire l’article
Surveillance et prévention des conséquences du travail poste et de nuit : état des lieux et recommandations
Auteurs : Arnaud Metlaine, Damien Léger, Yolande Esquirol, et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
Le travail de nuit n’est pas « un travail de jour effectué la nuit », mais se doit d’être considéré comme un mode d’organisation de travail spécifique avec ses exigences propres et des tâches de travail fluctuantes dans un contexte relationnel différent.
Des mesures de prévention primaire par rapport aux horaires de travail et aux contraintes professionnelles associées mais aussi vis-à-vis des conséquences sur la vie familiale sont disponibles et potentiellement applicables.
Compte tenu des effets avérés sur la santé, notamment sur le sommeil, une surveillance médicale annuelle, ciblée est justifiée.
Une demande de reconnaissance des pathologies induites par le travail de nuit au comité régional des maladies professionnelles, au titre de l’alinéa 4 est possible.
◊ Se connecter pour lire l’article
Le travail posté et de nuit et ses conséquences sur la santé : état des lieux et recommandations
Auteurs : Damien Léger, Yolande Esquirol, Claude Gronfier, Arnaud Metlaine, et le Groupe Consensus Chronobiologie et Sommeil de la SFRMS
Plusieurs millions de travailleurs en France travaillent de nuit ou avec des horaires décalés (TPN=20 à 25 % des salariés) et sont donc soumis régulièrement à des variations de leurs horaires de travail et de repos.
Ce changement régulier des horaires est associé à une désynchronisation répétée de leur horloge biologique circadienne.
Les répercussions négatives sur le sommeil sont avérées avec insomnie, somnolence, et réduction du temps de sommeil par 24heures.
Il existe un effet avéré du TPN sur la survenue d’un syndrome métabolique, avec un effet probable sur celle d’une obésité, d’un diabète de type 2 et d’une hypertension artérielle et de maladie coronarienne.
On retrouve un effet probable du travail de nuit sur la survenue d’un cancer, notamment d’un cancer du sein.
Le travail de nuit est non recommandé chez la femme enceinte compte tenu du risque de fausse-couche, prématurité et de retard de croissance intra-utérin.
Réseaux Sociaux