Dans la communication « Effets d’une extension du sommeil sur la prise alimentaire chez le jeune adulte obèse dormant habituellement peu« , le Dr Karine Spiegel, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – INSERM U1028 – UMR 5292, présente les résultats préliminaires d’une étude soutenue par une bourse de recherche SFRMS en 2012. Cette communication fera l’ objet d’une intervention lors du Congrès du Sommeil® de Lille.
Le rythme de nos sociétés modernes entraîne souvent une réduction du temps de sommeil. Des données épidémiologiques et expérimentales indiquent qu’un sommeil écourté favoriserait l’obésité. Notre étude vise à déterminer si une extension de sommeil chez des petits dormeurs obèses a des effets bénéfiques sur la prise alimentaire. Treize jeunes obèses (2 femmes) âgés de 18 à 25 ans et dormant habituellement moins de 7h/nuit ont été étudiés durant 2 sessions expérimentales présentées dans un ordre aléatoire (8 nuits dans des conditions habituelles de sommeil vs 8 nuits pour lesquelles le temps passé au lit était augmenté d’au moins 1h/nuit).
Pour chacune de ces 2 sessions, nous avons enregistré le sommeil, les volontaires ont rempli des questionnaires de faim et d’appétit et un carnet alimentaire, et un buffet à volonté leur a été servi le dernier jour. Par simple extension du temps passé au lit, la durée du sommeil de ces petits dormeurs obèses est passé de ~ 6h, une durée associée à un risque accru d’obésité dans les études épidémiologiques, à ~ 8h, une durée associée au plus faible risque d’obésité.
En condition d’extension de sommeil, les sujets montraient 19% moins d’appétit pour des aliments gras et sucrés à haute teneur énergétique et 46% moins de grignotage. Enfin, leur prise calorique évaluée objectivement lors du buffet à volonté était réduite d’environ 100 kcal. Fait important, plus la durée du sommeil était augmentée, plus l’appétit pour les aliments à haute teneur énergétique et plus la prise calorique lors du buffet étaient diminués.
Ces résultats préliminaires, qui restent à être confirmés avec l’échantillon complet, suggèrent qu’une extension du temps de sommeil chez des petits dormeurs obèses a des effets bénéfiques sur la régulation de la prise alimentaire.
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