Le Dr Vecchierini introduit les travaux menés par le Professeur M.S. Blumberg, centre de biologie et de psychologie d’Iowa City, spécialiste du développement du cerveau et de la maturation et des fonctions de la motricité au cours du sommeil. Le Pr Blumberg interviendra au Congrès du Sommeil® le 21 novembre 2014 au cours de la plénière « Sommeil paradoxal et développement : les nouveaux-nés sont-ils programmés pendant le sommeil ? »
Les twitches sont des petits mouvements spontanés (sursauts et brefs secousses des membres et en particulier des extrémités, doigts et orteils), générés directement dans la moëlle épinière et le tronc cérébral, sans impulsion des régions motrices volontaires du cortex cérébral et sans rapport avec des stimulations externes. Ils sont prononcés au cours du sommeil « agité », considéré comme le précurseur du sommeil paradoxal (dernier temps du cycle du sommeil), et particulièrement présents à la naissance et au début du développement de l’enfant. Ce sommeil présente en plus des twitches, des mouvements oculaires et des rêves, reflet d’un cerveau particulièrement actif, comme il le serait en étant éveillé. Les expériences motrices de ce sommeil suggèrent qu’il contribue au développement du cerveau.
En effet, de façon intéressante, il a été montré que ces mouvements spontanés n’étaient pas aléatoires mais que certains enchaînements de mouvements survenaient plus souvent que d’autres. Ils seraient alors des signes d’une expression de synergie des mouvements moteurs du corps. De plus ces twitches envoient des influx au niveau de structures sensitives du système nerveux central (thalamus notamment), évoquent des réponses dans ces structures cérébrales et participent ainsi à la création et à l’organisation de circuits nerveux et de réflexes, notamment de défense. Ces mouvements spontanés fortement répétés au cours du sommeil agité pourraient être des répétitions des mouvements de la journée. Ces répétitions développent le système nerveux afin de pouvoir assimiler ces mouvements et les enchaînements effectués intentionnellement la journée. Le système nerveux se développe ainsi tout seul au cours du sommeil.
Ce travail consiste à préciser quels sont les mécanismes permettant à ces mouvements spontanés à contribuer au développement du cerveau et à l’intégration des fonctions motrices. La question de l’unicité des twitches est également posée. Sont-ils différents pour chaque enfant, et si tel est le cas, sont-ils liés à l’individualité des capacités de l’enfant, et à sa plasticité cérébrale ? La réponse à ces questions demande au préalable de meilleures connaissances de la fonction des activités nocturnes chez l’adulte.
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